Ses habitants, son histoire

Origine du nom : composé de "-villers", forme locale du mot villare issu du latin villa, et qui signifie "hameau", et de "deser-" qui désigne soit un patronyme déformé, soit plus probablement un endroit à l'écart des routes.

Toponymie: Déservillers(1243), Desserviler(1259), Deserviler(1260), Deserveler(1275), Desserviller(1369), Dessertveller(1392)…

Le village, dont les maisons s'étalent à flanc de coteaux, porte bien son nom : il semble être un îlot d'humanité au centre d'un terroir peu fertile, au relief morcelé et enserré par des bois plus ou moins denses. L'agriculture y est difficile et les hommes ont très vite privilégié l'élevage : ovins, porcins, caprins et surtout bovins à finalité laitière alimentant une activité fromagère précoce(dés 1273).

Au XIIe siècle, le village est sous la domination des seigneurs de Scey, comme tout l'ouest du plateau d'Amancey. A partir du milieu du XIIIe siècle, les Scey sont supplantés par les Chalon, seigneurs de Montmahoux ; leurs possessions se limitent à quelques prés et la collation de la paroisse. Au XVIe siècle, les rois d'Espagne, seigneurs d'Ornans, concurrencent les Chalon-Arlay et leurs héritiers, si bien qu'au moment de la conquête française toute la localité dépend de la justice royale.

Déservillers subit les malheurs des temps, obligeant parfois les villageois à s'expatrier au loin. Pendant la guerre de 10 ans, le village se vide, passant de 300 âmes en 1614 à 160 en 1657 ; fuyant la misère certains vont jusqu'en Savoie(Thonon).

Un siècle et demi plus tard, la conjoncture économique se dégrade encore et, en 1771, des habitants participent à la fondation d'une colonie rurale à Cejc(Moravie). Lors de la révolution, l'application des lois anticléricales provoque l'émotion chez les paroissiens, et les troubles sont constants jusqu'à la signature du Concordat napoléonien.

Ces crises n'empêchent pas le développement du village, et les hameaux se constituent jusque sur le rebord du plateau de Levier. Les fromageries se multiplient, l'artisanat textile et le commerce d'alimentation sont florissants ; en 1851, la population culmine à 821 personnes.

 

Après 1850, dans un climat général de crise du monde rural, la communauté subit 2 incendies et perds 27 hommes au cours de la première guerre mondiale. La population chute des deux tiers et l'artisanat périclite.

On ne peut pas parler de l'histoire de Déservillers sans évoquer le Comte Patouillet de Déservillers, chose difficile puisque l'on se souvient tout juste des ruines du château, qui disparu un jour de 1893 dans un incendie accidentel.La majorité des habitants n'a jamais vu ne serait-ce qu'une image de ce chateau dont il ne reste que le parc à 2 pas de l'église.

Aujourd'hui, affirmant son individualité dans Radio Village FM, Déservillers retrouve une certaine croissance démographique. Les éleveurs se rassemblent autour de la dernière fromagerie et les entreprises présentes attestent d'une nouvelle vitalité.