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Radio Villages FM "au cœur de la ruralité"
Associative et rurale, Radio Villages, implantée à Déservillers, est l’une des rares radios rurales à avoir tenu bon depuis sa création. À Déservillers, une ferme est surmontée d’une imposante antenne. C’est celle de Radio Villages, née pendant les années 80 dans l’euphorie de la libération des ondes.
Infos rurales et mondiales Savoir que la gendarmerie d’Amancey s’est présentée au concours des villages fleuris ou que le Centre Intercommunal d’Action Sociale d’Ornans réalise une enquête de besoins pour les personnes qui ont des difficultés de déplacement, qu’une association de retraités aide les jeunes à entreprendre et à trouver du travail ou que Franche-Comté Consommateurs donne son avis sur le dossier de la vache folle, telles sont les informations que l’on peut entendre sur Radio Villages. Si elle a, par vocation, ses oreilles tournées sur la région du Doubs qui s’étire de Déservillers à Ornans, cette radio rurale n’est pas insensible aux lumières de la ville puisqu’elle fait part également de l’actualité concernant l’agglomération bisontine. De plus, une parabole tournée vers un satellite capte et diffuse la banque de programmes Sophia constituée d'informations concoctées par des journalistes de France-Culture, FIP ou France-Infos. La première émission eut lieu le 5 avril 1986, l’antenne était alors fixée au sommet d’une perche de sapin. Si les studios sont toujours abrités dans la même ferme, le matériel s’est modernisé au fil des ans. Il est aujourd’hui entièrement informatisé et automatisé. Son coût a été considérablement réduit grâce aux compétences de certains membres de l'association qui assurent aussi la maintenance et le câblage. Musiques, infos ou publicités peuvent s’enchaîner, 24 h sur 24, même lorsqu’il n’y a personne derrière les micros. Le fonctionnement est généralement le suivant : h + 0 minute : infos. H + 15 minutes : pub et annonces d’associations. H + 30 minutes : reportages. H + 45 minutes : pubs. Un nouveau studio ambulant Bien sûr, il y a aussi des invités, parfois célèbres, (du genre ministres ou sportifs médaillés) et des émissions concoctées selon les affinités des animateurs. Deux d’entre eux sont salariés et 7 autres sont bénévoles. Il y en a pour tous les goûts, des “ Trucs et Astuces ” de Mami Jojo au “ Club Mix ” avec Mario. Même si la majorité des intervenants à l’antenne le fait uniquement pour l’amour de l’art, il n’empêche que l’argent est nécessaire pour faire tourner la machine. Au début de cette expérience, les espèces sonnantes et trébuchantes provenaient d’animations durant lesquelles le savoir-faire de la parole servait à vanter les mérites de produits variés et divers. "Nous avons fait énormément d'animations dans des salons. Cela nous a conduit jusqu'en Allemagne ou au Parc Floral de Vincennes !", se souvient Alain Bulle, l’un des fondateurs de Radio Villages. Désormais, cette activité a été réduite, sans doute grâce à l’efficacité d’un commercial qui ramène les sous de la pub et aussi par le biais des subventions. Cependant, une certaine idée de l’itinérance n’est pas abandonnée puisqu’un camion-studio va être inauguré cette année. Il permettra, derrière une baie vitrée, de transporter animateurs et matériels lors de différents événements. Réticences administratives Depuis sa création, il y a 16 ans, les responsables de Radio Villages concoctent une nouvelle demande de dossier d’extension pour installer un émetteur supplémentaire afin d’arroser la région de Levier. Apparemment, il faut une certaine dose de patience et de persévérance. Premièrement, les demandes n’ont lieu que tous les cinq ans. Deuxièmement, elles ont toujours été refusées. “ La première fois, l’administration nous a dit que l’on allait empiéter sur le territoire Suisse. La deuxième fois, qu’il n’y avait plus de fréquences disponibles. Pour notre troisième demande de dossier, nous leur avons démontré que l’on ne passait pas en Suisse et nous leur avons prouvé par a + b qu’il y avait des fréquences disponibles, ” dit Alain Bulle. Quelle que soit la prochaine réponse, il semble évident qu’une certaine défiance persiste à l’égard des radios dites libres. “ Nous attendons depuis 16 ans l'autorisation de dresser une seconde antenne à 5 km de Déservillers pour franchir d'autres reliefs alors qu'il suffirait d'une heure pour créer un site internet qui nous permettrait d'être écouté jusqu'au Japon !" Voilà une bonne idée et vivement le haut débit pour entendre Radio Villages en stéréo jusqu’à Tokyo ! |
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